SUD OVEST: Quand la ville est baignée de lumière


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Quand la ville est baignée de lumière

« La Ville immergée », son et lumière de l’artiste Philippe Cotten, a été donnée six fois en boucle, vendredi soir, sur les bords de l’Isle, en ouverture du festival Art et Eau qui s’achève ce soir.

 

sud ouest perigueux artandwater l'acqua è di tuttiLes pieds dans le gazon de la voie verte, sur les bords de l’Isle, ou les jambes solidement ancrées sur les trottoirs au-dessus des quais, les Périgourdins étaient venus en nombre vendredi soir pour assister au spectacle d’ouverture du festival Art et Eau.

Pour cette première édition, c’est l’artiste Philippe Cotten qui a déjà œuvré pour la Fête des lumières à Lyon ou à Paris, sur la Grande Arche de la Défense, qui a relevé le défi d’un spectacle d’ouverture avec un son et lumière.

Un peu comme un soir de 14 Juillet avant le feu d’artifice, chacun s’attendait à en prendre plein les yeux. Après un léger retard au démarrage, entraînant la confusion parmi certains spectateurs qui pensaient avoir loupé le coche, le son et lumière a enfin pu démarrer. Un spectacle tout en douceur à défaut d’être spectaculaire, où les projecteurs ont surtout caressé la pierre redevenue blanche de la cathédrale Saint-Front plutôt que les eaux sombres de l’Isle pourtant au cœur du texte narré par la voix off.

« La Ville immergée », qui a débuté avec la bouteille géante réalisée par les artistes italiens de Rimini a cependant réussi le pari de mettre en lumière- au propre comme au figuré – toutes les œuvres réunies sur les bords de l’Isle à l’occasion de ce premier rendez-vous mêlant art et environnement.

La configuration du lieu n’étant pas aisée, les spectateurs, en fonction de leur positionnement, n’auront cependant pas vu les mêmes éléments surgir dans l’obscurité.

En revanche, impossible de louper les très belles variations de couleurs sur la cathédrale ou encore les grandes flammes déchirant la nuit pour conter les invasions barbares des Vikings (qui ne sont jamais passés par Périgueux) ou encore l’industrialisation et l’arrivée du chemin de fer, qui a fait se détourner l’homme de la rivière bienfaitrice et amie pour la souiller et la maltraiter.

Quand l’obscurité a repris possession des lieux, à la fin du spectacle, beaucoup sont restés sur leur faim. Comme lorsqu’on boit une menthe à l’eau au sirop trop dilué, il y avait de la couleur mais il manquait quelque chose pour renverser les sens.

Si le spectacle a tiré sa révérence dans la nuit de samedi, il ne serait pas déplaisant que les éclairages de la cathédrale, créés à cette occasion, lui survivent pour laisser une touche de poésie à Périgueux.

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